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La passion selon Matthieu
Document ressource

Cycles : primaire et moyen

Thème : Carême – Pâques

Pistes pour la lecture de la passion selon saint Matthieu
Mt 26, 17 – 27,66

1. Préparation du repas pascal

La Pâque

La fête des pains azymes ou des pains sans levain était, à l'origine, séparée de la fête de la Pâque. Cette fête semble avoir son origine chez les peuples agraires. C'était la fête du début de la moisson. On mangeait alors des pains sans levain faits avec des grains de la nouvelle récolte. On rejetait tout pain fermenté fait avec du levain et avec les grains de la moisson précédente.

La Pâque (pesah) était, à l'origine, une fête des bergers nomades, au temps où le peuple d'Israël était lui-même un clan de nomades. À la fin de l'hiver, quand c'était le temps de partir à la recherche de nouveaux pâturages, on faisait une fête familiale. On offrait un agneau à Dieu et on le mangeait la nuit. Ce repas scellait l'unité du clan entre ses membres et avec Dieu.

Après la sortie d'Égypte, quand le peuple devient sédentaire, on est graduellement venu à célébrer la Pâque en se souvenant du passage de l'Égypte à la Terre promise, du passage de l'esclavage à la liberté. On a lié les deux fêtes : celles des pains sans levain et celle de la Pâque.

Au temps de Jésus, la Pâque c'était :

Pâques

Les chrétiennes et les chrétiens célèbrent la victoire finale de Jésus sur la mort, la fête du salut accordé par Dieu en Jésus. L'agneau immolé, c'est Jésus lui-même. Jésus donne sa vie pour le salut de tous. Le pain du renouveau, c'est le pain de vie, le corps de Jésus offert en nourriture. C'est la fête de la nouvelle alliance, du nouveau peuple de Dieu. C'est la fête de la libération : Dieu vient sauver l'humanité.

2. À Gethsémanie

La ville de Jérusalem était bâtie sur une série de collines entrecoupées de petits cours d'eau. De l'autre côté d'un ruisseau appelé Cédron, sur une colline appelée le mont des Oliviers, se trouvait un parc (un jardin) qu'on nommait Gethsémanie. En français, on a souvent dit le « jardin des Oliviers ».

Jésus va prier trois fois : trois fois pour montrer l'intensité de la prière

Tombant face contre terre : une attitude d'adoration

Les apôtres dorment : cela montre qu'ils ne sont pas prêts à faire face à la tentation.

La tentation : situation où il est difficile de choisir Dieu

Une coupe : dans l'Ancien Testament, souvent symbole de la souffrance

3. Arrestation de Jésus

Il lui donna un baiser : signe de respect envers un rabbi, un maître et non un geste d'affection

Un de ceux qui étaient avec Jésus tira son épée, frappa le serviteur et lui emporta l'oreille : ce geste indique que même ceux qui étaient avec Jésus n'avaient pas compris son message.

Alors, les disciples l'abandonnèrent tous et prirent la fuite : ils l'abandonnent, ils ne sont pas prêts à faire face à la tentation. Ils ne choisissent pas Jésus. C'est toute la communauté qui s'enfuit, qui se disperse. Et pourtant, tous les membres ont dit qu'ils ne le renieraient pas même s'ils devaient mourir. Quand Jésus n'est plus là, la communauté se disperse, disparaît. Elle se rassemblera de nouveau quand Jésus ressuscité sera au milieu d'eux.

4. Jésus devant le Sanhédrin

Sanhédrin : le tribunal suprême des Juifs; à l'époque du Nouveau Testament, il est composé d'anciens du peuple (laïcs), de grands prêtres, de scribes et de docteurs de la loi (habituellement des pharisiens).

Fils de l'Homme : un personnage venu du ciel, soumis aux souffrances des humains et destiné à triompher un jour, et à juger le monde. On trouve ce personnage dans le livre de Daniel. On donne ce titre à Jésus et il se le donne à lui-même.

« Il a blasphémé » : cela parce qu'il s'est placé à la droite de Dieu tout-puissant; il s'est placé au rang même de Dieu.

« Il est coupable et doit être mis à mort » : il semble que le Sanhédrin n'avait pas le pouvoir de mettre Jésus à mort, c'est pourquoi Jésus sera conduit chez Pilate.

Le Sanhédrin : il représente le peuple juif, le peuple de Dieu qui rejette le Messie.

Pierre : le geste de Pierre, c'est celui de la communauté qui ne reconnaît pas Jésus, qui le renie.

« Tu es des leurs, ton accent te trahit » : Pierre a l'accent de la Galilée, comme Jésus d'ailleurs. L'accent de la Galilée est différent de celui de la Judée, comme notre accent est différent de celui des Acadiens ou des Français « de France ».

5. Jésus devant Pilate

Le pays de Jésus comprend trois régions : la Galilée, la Samarie et la Judée. Il est sous domination romaine au temps de la vie terrestre de Jésus. Le pays est gouverné par Pilate pour la Samarie, la Judée et une partie de la Galilée. L'autre partie de la Galilée, là où se trouvent Nazareth et Capharnaüm, est gouvernée par le tétrarque Hérode-Antipas. Dans l'Évangile selon saint Luc, Jésus paraît devant Hérode qui est de passage à Jérusalem pour la Pâque. (Luc 23, 6-12)

Hérode le Grand : règne sur la Judée, la Samarie et la Galilée de l'an 47 avant Jésus Christ à l'an 4 après Jésus Christ; il est roi lors de la naissance de Jésus.

Hérode-Antipas : fils de Hérode le Grand; il est tétrarque du nord et du nord-est de la Galilée, et de Pérée de l'an 4 avant Jésus Christ à l'an 39 après Jésus Christ. Hérode-Antipas est le mari d'Hérodiade qui demanda la tête de Jean-Baptiste; il est encore tétrarque lors de la mort de Jésus.

Tétrarque : titre d'un gouverneur du quart d'un territoire, trop petit pour être un royaume.

Pilate : préfet, gouverneur romain; il gouverne la Judée et la Samarie de l'an 26 à l'an 36 après Jésus Christ.

Roi des Juifs : on aurait dénoncé Jésus comme prétendant à la royauté. Chez les Juifs, le Messie attendu devait être roi.

« Qu'il soit crucifié » : le supplice de la croix était inconnu dans la loi juive, mais il était pratiqué par les Romains.

Se lava les mains : ce geste indique qu'on n'accepte pas la responsabilité de ce qui se passe.

6. Le roi des Juifs bafoué

Un prétoire : lieu où les Romains exercent leur pouvoir judiciaire; par extension, le même mot désigne le palais d'un gouverneur; ici probablement, l'ancien palais d'Hérode le Grand.

Une cohorte : un groupe de soldats romains.

Une robe rouge : on lui met un manteau de soldat; le rouge est la couleur de la royauté.

Une couronne d'épines : représente la couronne royale.

Un bâton : le roseau représente le sceptre du roi, signe de son pouvoir.

7. Jésus est crucifié

Cyrène : ville de Lybie au nord de l'Afrique, ville grecque où vit une importante communauté juive.

Golgotha : rocher dont la forme rappelle celle d'un crâne; à travers les traductions latines, le Golgatha est devenu le Calvaire.

Vin mêlé de fiel : on donnait aux condamnés, devant être exécutés, une coupe de vin avec un grain d'encens pour leur permettre de perdre connaissance. À Jésus, on offre du vin mêlé de fiel, ce qui rend la boisson imbuvable.

Inscription, « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs » : on avait l'habitude d'écrire la raison de la condamnation; ici, elle est ironique.

Deux bandits sont alors crucifiés avec lui : le « bon larron » se retrouve uniquement dans l'Évangile de Luc (Lc 23, 39-43)

« Si tu es le Fils de Dieu » : c'est la même tentation qu'au désert; on utilise les mêmes mots (Mt 4, 1-10)

8. Mort de Jésus

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » : ce sont les premiers mots du Psaume 22 qui finit par des paroles de confiance en Dieu. Ce cri n'est donc pas un cri de désespoir, mais de confiance.

« Elie, Elie, lema sabaqthani » : compte tenu de l'étymologie hébraïque : Elie = Yawhé est Dieu) ce cri est un cri à Dieu et non un appel au prophète Élie que la tradition voyait comme le précurseur du Messie.

Le voile du sanctuaire se déchira : dans le temple de Jérusalem, il y avait deux rideaux principaux, l'un devant le Saint des Saints et l'autre à l'entrée du temple. S'il s'agit du rideau séparant le parvis du temple, cela signifie que la mort de Jésus permet l'accès des païens à la présence de Dieu. Les païens pouvaient aller sur le parvis du temple, mais ils n'avaient pas la permission d'aller au-delà du rideau. Le temple est pour les Juifs le lieu de la présence de Dieu sur la terre. S'il s'agit du voile séparant le lieu appelé Saint du lieu appelé le Saint des Saints, la mort de Jésus signifie la fin du sacerdoce de l'ancienne alliance.

« La terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent » : ce texte est un écrit apocalyptique. Dans ce genre de récit, on utilise les séismes, les catastrophes naturelles pour indiquer qu'un monde ancien disparaît et qu'un monde nouveau arrive. Matthieu veut nous dire qu'avec la mort de Jésus, c'est la fin de l'ancienne alliance et le début de la nouvelle alliance. Dans la mort de Jésus sur la croix, il y a une manifestation de Dieu. Cette manifestation prendra toute sa signification avec la deuxième manifestation, la résurrection de Jésus.

Les corps de nombreux saints défunts ressuscitèrent : c'est une autre image de la fin des temps. On croit qu'à la fin des temps, les morts ressusciteront. Voilà, c'est arrivé, un monde nouveau naît.

Après sa résurrection, ils entrèrent dans la ville sainte : c'est la résurrection de Jésus qui nous ouvre le ciel. Jésus est venu pour tous ceux et celles du passé, du présent et de l'avenir. Sa résurrection a une portée universelle. La ville sainte « Jérusalem »; dans les Écritures, on parle de la Jérusalem céleste. Cette ville est une image biblique du ciel.

Le centurion et ceux qui avec lui gardaient Jésus : l'officier romain et les soldats représentent les païens; eux aussi, par la mort de Jésus, ont accès au salut.

9. Ensevelissement de Jésus

Arimathie : ville de la Judée

Il y avait là plusieurs femmes : celles-ci avaient suivi Jésus depuis les jours de la Galilée, depuis le commencement de la vie publique de Jésus.

Elles sont assises face au tombeau : « être assis » indique l'attitude du disciple qui écoute le maître. Ici, elles se placent devant l'événement, cherchent à en percer le sens. Elles contemplent le sépulcre. Aussi, au matin de Pâques, elles seront les premières à reconnaître Jésus ressuscité. (Mt 28, 1-10)

Bibliographie

MONLOUBOU, L. et F.-M. DU BUIT. Dictionnaire biblique universel, Paris, Éditions Desclée/Anne Sigier, 1984, 772 p.

Dictionnaire encyclopédique de la Bible, sous la direction du Centre Information et Bible, Abbaye de Marsédou, Montréal, Iris Diffusion inc., 1987, 1363 p.

BECQUET, Gilles. Lecture d'évangiles pour les dimanches et fêtes des temps religieux, année A, Paris, Éditions du Seuil, 1972, 446 p.

CARPENTIER, Étienne. Cahier Évangile # 9, Lecture de l'Évangile selon saint Matthieu, Éditions du Cerf, 1974.

TOB, Traduction oecuménique de la Bible, Nouveau Testament, Évangile selon saint Matthieu, chapitres 26 et 27, voir notes.

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