Pastorale scolaire

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Activités pastorales

Accueillir l'autre ‐ Dieu regarde le cœur

 

Annexe 1 – Le cadeau qu'on n'oublie pas


Extrait du livre : Who Switched the Price Tags? de Tony Campolo

Teddy Stallard était ce que l'on appelle un pas bon à l'école. L'école ne l'intéressait pas. Ses vêtements étaient toujours froissés et sentaient le moisi. Il avait toujours les cheveux en broussaille. C'était un de ces enfants au regard terne et au visage sans expression. Lorsque mademoiselle Thompson, son institutrice, lui adressait la parole, il ne répondait que par monosyllabes. Aussi peu sympathique que motivé, il était également distant et, tout simplement, difficile à aimer. Même si l'institutrice affirmait aimer tous ses élèves également, dans son for intérieur elle savait que ce n'était pas tout à fait vrai.

Lorsqu'elle corrigeait les devoirs de Teddy, elle prenait un malin plaisir à faire de grands X à côté des mauvaises réponses et à écrire, bien en vue dans le haut de la page et en gros chiffres, les mauvaises notes qu'il obtenait. Elle aurait dû faire preuve de plus de jugement : elle avait pris connaissance de son dossier et en savait plus sur lui qu'elle n'était prête à l'admettre.

Son dossier disait ceci :

1re année : Teddy fait preuve d'aptitude pour le travail scolaire et se conduit bien. Il vit cependant une situation familiale difficile.

2e année : Teddy pourrait avoir de meilleurs résultats. Sa mère est gravement malade. Il reçoit très peu de soutien à la maison.

3e année : Teddy est un gentil garçon, mais il est trop renfermé. Il a également des retards d'apprentissage. Sa mère est décédée cette année.

4e année : Teddy a beaucoup de difficultés à apprendre, mais il se conduit bien. Son père ne lui porte aucun intérêt.

Pour Noël, les élèves de mademoiselle Thompson lui apportèrent des cadeaux. Ils les empilèrent sur son pupitre et se rassemblèrent autour d'elle pour la regarder les ouvrir. Il y en avait même un de Teddy Stallard, ce qui la surprit. Le cadeau était enveloppé dans du papier brun retenu par du ruban adhésif. Directement sur le papier, il avait écrit : « À mademoiselle Thompson, de la part de Teddy ». Lorsqu'elle l'ouvrit, il en tomba un bracelet de pacotille auquel manquait la moitié des pierres, ainsi qu'une bouteille de parfum bon marché.

Les autres enfants se mirent à ricaner et à ridiculiser le cadeau de Teddy. Mais mademoiselle Thompson fit preuve de suffisamment de présence d'esprit pour les faire taire immédiatement et mettre le bracelet ainsi qu'un peu de parfum sur son poignet. En passant son poignet sous leur nez, elle leur disait : « Ça sent bon, n'est-ce pas? » Et les enfants, jouant le jeu de leur institutrice, s'exclamaient avec des oh! et des ah!

À la fin de la journée, quand tous les élèves furent partis, Teddy s'attarda dans la classe. Il s'approcha lentement du bureau de mademoiselle Thompson et dit doucement : « Mademoiselle Thompson... Mademoiselle Thompson, vous sentez exactement ce que sentait ma mère... et son bracelet vous va très bien. Je suis bien content que vous ayez aimé mes cadeaux. » Lorsque Teddy s'en alla, mademoiselle Thompson se mit à genoux et demanda à Dieu de lui pardonner.

Le jour suivant, lorsque les élèves arrivèrent à l'école, ils furent accueillis par une nouvelle institutrice. Mademoiselle Thompson était devenue une tout autre personne. Elle n'était plus une simple institutrice, mais était devenue une personne qui vivait le message de Jésus. Ce que vous faites aux plus petits, c'est à moi que vous le faites.

Accueillir et aimer la personne telle qu'elle était surtout ceux et celles qui en ont le plus besoin comme Jésus le faisait.

Elle se consacrerait désormais à aimer les enfants qui lui étaient confiés et à faire des choses dont ils se souviendraient lorsqu'elle ne serait plus là. Elle aidait tous les enfants, mais spécialement ceux qui éprouvaient des difficultés et, tout particulièrement, Teddy Stallard. Avant la fin de l'année, Teddy avait fait des progrès remarquables. Il avait rattrapé la plupart des élèves et en avait même dépassé quelques-uns.

Pendant longtemps, elle n'eut plus de nouvelles de Teddy. Puis un jour, elle reçut une courte lettre qui disait :

Chère mademoiselle Thompson,

Je voulais que vous soyez la première à l'apprendre : je vais bientôt obtenir mon diplôme et je suis le deuxième de la classe.

Bien à vous,

Teddy Stallard

Quatre ans plus tard, elle reçut une autre lettre :

Chère mademoiselle Thompson,

On vient de m'apprendre que je vais obtenir mon diplôme et que je suis le premier de ma classe. Je voulais que vous soyez la première à l'apprendre. Mon passage à l'université n'a pas été facile, mais j'ai bien aimé cela.

Bien à vous,

Teddy Stallard

Et quatre ans plus tard :

Chère mademoiselle Thompson,

À partir d'aujourd'hui, je suis Théodore Stallard, docteur en médecine. Qu'en dites-vous? Je voulais que vous soyez la première à l'apprendre. Je me marie le 27 du mois prochain. J'aimerais que vous assistiez à mon mariage et que vous vous asseyiez à la place que ma mère aurait occupée si elle était encore là. Vous êtes la seule famille qu'il me reste; papa est décédé l'année dernière.

Bien à vous,

Teddy Stallard

Mademoiselle Thompson a assisté au mariage et s'est assise à la place qu'aurait occupée la mère de Teddy. Cette place lui revenait, car elle avait fait à Teddy un cadeau qu'il n'oublierait jamais.

Texte extrait du livre de Tony Campolo, Who Switched the Price Tags?, 1987, Word Inc., Dallas, Texas.


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LA PRIÈRE DE LA SEMAINE



Ps 118, 105