Trousses d'animation pastorale

Trousses d'animation pastorale


Temps forts liturgiques : CARÊME/PÂQUES

 

Trousse du Carême 2009 – Cycles intermédiaire et secondaire

Ressources audio : Le désert


NOTE : Il est recommandé d'enregistrer le clip audio directement sur le disque dur de votre ordinateur.

L'année dernière, je suis allée découvrir le désert du Sud-Ouest américain, une région de roches, de sable, d'escarpements et de canyons secrets. Le ciel y est infiniment bleu et on n'y voit pas un seul nuage. Le soleil qui était frais aux petites heures du matin était, à 11 h, une vraie boule de feu dont la chaleur est écrasante.

Je vais tenter de vous décrire mon exploration, mais d'abord assoyez-vous confortablement. Fermez les yeux, respirez doucement, laissez aller votre imagination et écoutez.


J'ai quitté mon logis vers 8 h un beau matin de printemps. Les oiseaux chantaient doucement, et je pouvais sentir dans l'air le parfum des fleurs de cactus. Le bruit de l'eau qui coulait de la fontaine me rappelait combien cette ressource est précieuse dans cette région aride. Quand je levais mon regard plus haut vers l'horizon, je ne voyais aucune verdure sauf pour les cactus. Aucun arbre comme dans nos forêts canadiennes, seulement des montagnes de roches à perte de vue et du sable partout.

Vers 9 h, je suis arrivée en voiture à l'embouchure d'un canyon. On m'avait dit que si je suivais ce canyon pour deux heures, j'arriverais à un cul-de-sac et que je pouvais revenir sur mes pas. Je ne courais donc aucune chance de me perdre.

Je m'étais habillée en conséquence : des pantalons et chemise à manches longues, un large chapeau et un foulard. J'avais aussi mon bâton de marche et ma caméra. Dans mon sac à dos, j'avais une bouteille d'eau, quelques fruits et barres tendres, une trousse de premiers soins et quelques autres effets.

Dès mes premiers pas vers le canyon, j'ai remarqué la chaleur qui venait non seulement du soleil mais du sol. Le sable était très chaud et la chaleur qui montait a tôt fait de me réchauffer le corps et le visage. Mes joues brûlaient. Chacun de mes pas résonnait, car il n'y avait aucun autre bruit. Vraiment  aucun bruit sauf celui du vent. Et je vous assure que j'ai apprécié le vent, car même s'il était chaud, il me faisait du bien. À chaque pas, j'entendais le crouche crouche des petites roches et du sable. Un pas devant l'autre, je continuais ma route sans penser à où elle terminerait. Je ne pensais qu'à une chose : dans le silence et la grandeur du désert, j'étais seule et j'étais bien. Je n'avais pas peur car je faisais confiance à la route devant moi. Elle me partagerait bien ses secrets si je prenais le temps de bien la découvrir.

Après une heure de marche tranquille, j'ai découvert une petite grotte que j'ai décidé d'explorer. C'était tout petit, mais je pouvais m'y asseoir et ouvrir mon sac à dos pour prendre mon goûter. C'était un endroit idéal pour casser la croûte, car on y était à l'abri du soleil, et j'y suis restée le temps de me désaltérer et me nourrir.

Avant de reprendre ma route, j'ai pris le temps de contempler ma petite grotte et je me demandais si, dans le temps de Jésus, les prophètes comme Jean Baptiste vivaient dans des petites grottes semblables. Et je me suis rappelé l'expérience de Jésus au désert. Il s'y était retiré pour être seul et pour mieux parler à son Père. Il avait chaud, il avait soif, il avait peut-être le goût de quitter ce lieu. Mais il y est demeuré le temps dont il avait besoin. Il n'a pas abandonné son projet. Il y a même trouvé des forces pour continuer sa route de vie.

Et je me suis demandé si mon arrêt dans cette petite grotte pouvait être pour moi un lieu de force et d'énergie pour continuer sur ma route de vie.

À l'exemple de Jésus, j'ai donc pris du temps pour me mettre dans la présence de Dieu et prier. Je lui ai demandé de m'aider à marcher sur la route tracée par Jésus : une route qui n'est pas toujours facile, car elle nous invite à l'amour, au partage et à la réconciliation. Enfin, je lui ai demandé de me permettre de toujours trouver les traces de sa présence dans ma vie.

J'ai continué mon chemin, dans le gros soleil, dans le sable et les roches, la chaleur écrasante et le vent chaud pour me rendre au bout du canyon. Je me souviens qu'à l'occasion je murmurais des bouts de prières ou de chansons que je connaissais : « C'est dans le silence que l'on trouve la paix, c'est dans le silence que l'on rencontre Dieu. ». Je chuchotais et chantonnais ces mots à voix basse, car dans le désert on entend tout et je me sentais si proche de Dieu que je n'avais pas besoin de parler à voix haute.

Après un certain temps, je suis arrivée au cul-de-sac et, là, j'ai poussé un grand cri de joie qui a fait écho sur les parois des escarpements qui m'entouraient. J'étais tellement heureuse de vivre cette aventure au désert. Après un court repos, j'ai repris la route du retour en examinant d'autres coins cachés, d'autres endroits secrets. À un moment, j'ai réalisé que le niveau d'eau dans ma gourde baissait plutôt rapidement et je savais que manquer d'eau ici serait tragique. Je ne pouvais rester plus longtemps et j'ai repris ma route à un pas décidé sachant que j'avais une provision d'eau dans la voiture que j'avais laissée près de l'embouchure du canyon.

Le reste de ma route s'est vécu dans la paix et la joie d'avoir accompli mon trajet. Je suis retournée à l'auberge pour prendre un bon repas et me reposer. En prenant mon café, j'ai sorti la carte de la région et j'ai planifié mon trajet du lendemain qui allait m'emmener dans un autre canyon un peu plus loin.

J'avais déjà hâte, car dans le désert je peux me retrouver. Et dans le désert, je rencontre Dieu.


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LA PRIÈRE DE LA SEMAINE



Ps 118, 105